Hier soir à un concert de jazz, assise seule entourée des rumeurs et des rires voisins, habillé de ma robe noir. Je rêve, je suis floue, languissante. Il s'est passé une chose étrange. Alors que j'écoutais cette musique diabolique, terreuse, irrationnelle et qu'elle m'envoutait, qu'elle me bercait par ces volutes mélodiques et bien le temps ne fut plus le même, ce fut presque effrayant! Comme si le temps s'était étiré, étiré! Comme si j'avais ouvert une porte et que j'étais passée de l'autre côté l'espace d'un instant, un instant long!
Je m'explique: je rêvais distraitement, et soudain ces rêveries enfantines se transforment en rêveries lucides! J'étais pourtant encore là, sur cette table de cabaret, j'en avais pleinement conscience, et le monde autours n'avait pas disparu et pourtant j'étais aussi ailleurs et j'avais aussi pleinement conscience de cet ailleurs! Tellement de détails, une scène réelle qui se déroule sur l'écran de mon esprit, et longue la scène! J'y étais , j'avais du pouvoir à l'intérieur. Je voyais chaque plis de la robe de cette danseuse, chaque mouvement de son visage, chaque sourire, elle était belle, elle était impertinente, impudique...vous savez elle me faisait penser à la "femme-enfant qui a toujours subjugué les poètes parce que le temps n'a pas de prise sur elle, parce qu'elle a gardé l'innocence, la spontaneité, le savoir de l'enfance" et pourtant c'etait une femme si femme. Et je la voyais discuter avec tous ces hommes vulgaires, les mêmes qu'il y avait autours de moi. Je me rappel l'avoir contemplé si longtemps, elle. J'en serais tombé amoureuse. Et quand ceci a cessé la musique venait de finir, un morceau de jazz connu qui ne dirait pas plus de cinq minutes! Je venais de vivre un instant qui avait durait au moins une heure!
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